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L'Estac a mordu la poussière chez elle devant de valeureux Brestois. Un premier but d’Ayité à la 40e décante la situation et Poyet enfonce le clou à la 60e d'une frappe croisée. Poussin Meslin aura beau réduire le score à la 70e, Brest va mettre fin aux espoirs troyens grâce à Socrier à la 88e.On ne le répétera sans doute jamais assez, mais sur le terrain, on compte deux types de joueurs. Il y a ceux qui sont sous le feu des projecteurs, qui, d'un dribble astucieux, d'une frappe magistrale ou d'une parade somptueuse, font parler la poudre et ravissent les yeux. Et il y a ceux, tout aussi indispensables dans la décision, qui travaillent dans l'ombre, sans relâche et avec une extrême minutie afin d'asseoir défensivement l'équipe ou de créer le liant qui permet aux joueurs sus-cités d'exprimer leur talent.

Contre Brest vendredi soir, les hommes de l'ombre ont brillé… par leur absence. Sans leur jeter la pierre en considération de tout ce qu'ils ont apporté jusqu'ici à l’équipe, il est indéniable que l'impuissance de la paire Guidileye-Obbadi en première mi-temps a conditionné l'ensemble de la rencontre et radicalement influé sur la physionomie du match. Ils ne sont pas les seuls fautifs, bien entendu. Les difficultés de la défense dans la relance, la qualité de l'équipe adverse, l'imprécision devant le but, et la fatigue sont autant de facteurs qui ont conduit à ce score de 3 buts à 1 qui, pris tel quel, ne constitue qu'un accident dans la course de l'Estac, mais qui peut soit plonger les joueurs dans le doute, soit les rendre plus forts. L'avenir nous le dira.

Les Troyens entraient pourtant du bon pied dans la rencontre, Danic se montrant comme à son habitude tranchant dans ses initiatives balle au pied, Enza et Dialo s'autorisant chacun une frappe dévissée, même si d'ores et déjà, le potentiel brestois se met en évidence grâce aux appels d’Ayité et à la rigueur de leur organisation défensive. Les deux équipes se rendent coup sur coup, jusqu'à ce que la robustesse brestoise aboutisse à une ligne moyenne de récupération si haute sur le terrain qu'elle asphyxie le milieu troyen, restreignant les solutions offensives des Bleu et Blanc à de rares contre-attaques souvent balbutiées. A partir de la 30e, la domination des Bretons se fait suffocante. Ils obtiennent de multiples corners, se trouvent (trop) souvent en position de débordement. Poyet, Guegan ont des opportunités de la mettre au fond. Et finalement, c'est Ayité qui poignarde l'Estac en reprenant un centre en retrait dosé de De Carvalho. Au pire des moments possibles, cette ouverture du score avait pourtant vocation à réveiller l’ensemble de la maisonnette bleue.

Malgré une volonté plus prononcée de faire régner l'ordre chez elle, l'Estac se heurte dès le début de la seconde mi-temps à la loi des occidentaux. C'est dans ce contexte difficile, marqué par une occasion monstre à la 47e sauvée par Merville qu’il faut retrouver le fil de la victoire, en s'inspirant de la mi-temps référence face au Havre. Seulement, à l'inverse de l'équipe doyenne, Brest ne va pas paniquer et continuer à faire bloc sous des offensives troyennes plus rythmées qui ne débouchent cependant sur aucune occasion. Jusqu'à ce que Poyet porte un deuxième coup aux locaux en profitant des espaces découverts par la disposition offensive des Troyens et en rentabilisant son contre d’une jolie frappe croisée que Merville ne pourra repousser (0-2, 60e). Le piège, à ce moment de la rencontre, aurait été de se désolidariser, de perdre espoir et goût de l'effort, et l'une des satisfactions de la soirée vient aussi de cette abnégation, de ce sursaut d'orgueil des joueurs qui ne voulaient pas courber l'échine.

A la 62e, Noro reprend de volée pour une timide occasion troyenne. Le repositionnement de Danic à gauche (lui qui a l'habitude de finir ses matches sur le flanc droit) fait effet. La double entrée de Meslin et Kébé à la place de Gragnic et Bettiol se montre déterminante : Kébé apporte plus de stabilité dans la construction offensive de par sa faculté à jouer dos au but et Poussin Meslin se signale sur son premier ballon, un centre de Noro en réponse à une première tentative de Danic, qu'il met au fond sans état d’âme. A 2-1, le match est relancé, même s'il n'y a plus que vingt minutes à jouer.

Au vu de la seconde période, et au su de l'expérience havraise, l'espoir revient. A la 77e, Danic fait un numéro personnel qui débouche sur un corner. A la 79e minute, Kébé est tout proche de l’égalisation. A la 83e, Faye frappe en force mais le cadre se dérobe. A la 85e, le collectif répond présent mais le système défensif des Brestois résiste. C'est à notre tour de collectionner les corners, sans succès. Enfin, à la 88e, sur une action confuse, Socrier porte la marque à 3 buts à 1 et scelle le sort d’une rencontre où l'Estac a montré ses limites, tout en rassurant sur sa ténacité et son envie de gagner.

 

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Un joueur à l'honneur
MERVILLE - DROUIN - SANZ - FAYE - YAMISSI - OBBADI - GUIDILEYE - GRAGNIC - DANIC - BETTIOL - NORO
Un joueur à l'honneur
ELANA - JEANNEL - KANTARI - BILLY - GUEGAN - FERRADJ - MASSON - FABIEN - DE CARVALHO - POYET - AYITE